ONU: La Tunisie espère l'adoption d'une résolution sur la Libye
La Tunisie, présidente actuelle du Conseil de sécurité de l'ONU, a espéré lundi l'adoption d'une résolution, "dès que possible", relative à la Libye, pour le déploiement, sous l'égide des Nations Unies, d'observateurs internationaux du cessez-le-feu observé depuis l'automne.
"Nous espérons qu'elle sera adoptée dès que possible", car il y a "un élan qui reste un peu fragile", a déclaré l'ambassadeur tunisien à l'ONU, Tarek Ladeb, en allusion aux négociations entreprises par les parties sur les plans, politique et militaire.
"Il faut adopter ce mécanisme (de surveillance d'un cessez-le-feu) et cela dépend des négociations entre les parties libyennes et la Manul (mission de l'ONU en Libye) sur la base des suggestions du secrétaire général", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
Membre non-permanent jusqu'à la fin 2021, la Tunisie a assumé début janvier la présidence tournante du Conseil de sécurité. Son programme de travail ne prévoit, à ce stade, une réunion sur la Libye qu'en fin de mois.
Dans un rapport fin 2020, Antonio Guterres a préconisé la constitution d'un groupe d'observation non armé, formé de civils et de militaires à la retraite venant de pays de l'Union africaine, de l'Union européenne et de la Ligue arabe.
Le chef de l'ONU s'abstient dans son document d'en préciser le nombre souhaité.
Dès l'approbation d'un mandat par le Conseil de sécurité, les observateurs commenceraient leur mission par la région de Syrte, ville natale de l'ex-leader Mouammar Kadhafi.
En vertu d'un accord conclu entre les parties libyennes le 23 octobre, ils auraient à superviser le cessez-le-feu observé depuis l'automne et vérifier le départ dans les trois mois, soit avant le 23 janvier, des mercenaires et militaires étrangers déployés en Libye.
Selon des diplomates, l'Union européenne milite depuis des mois pour un mécanisme substantiel de surveillance du cessez-le-feu mais le secrétariat de l'Organisation préférerait une empreinte onusienne limitée en Libye.
La Russie s'est opposée de son côté à un engagement rapide du Conseil de sécurité pour appuyer la dynamique observée en Libye, réclamé par certains pays européens, selon les mêmes sources.
D'après l'ONU, le pays comptait toujours début décembre 20.000 soldats et mercenaires étrangers.
Homme fort de l'Est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar a bénéficié du soutien de mercenaires venant de Russie tandis que les troupes du Gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli ont obtenu entre autres l'appui de l'armée turque.
Le 22 décembre, le Parlement turc a prolongé de 18 mois l'autorisation de déployer des militaires turcs en Libye, en apparente contradiction avec la demande d'un départ des troupes étrangères avant le 23 janvier.
(AFP)